Église de Pinterville
L’église de la Sainte-Trinité de Pinterville fait partie de la paroisse Père Laval – Louviers – Boucle de Seine, au sein du diocèse d’Évreux. Elle est indissociable de la figure du Bienheureux Jacques-Désiré Laval. S’il n’y exerça son ministère que deux années (1839–1841), son passage a profondément marqué la mémoire du village et continue d’attirer de nombreux pèlerins.
Histoire de l’église de Pinterville
Mentionnée dès 925, l’église de la Sainte-Trinité de Pinterville fut donnée en 955 par le duc Richard Ier à l’abbaye Saint-Taurin d’Évreux, en dédommagement des raids des Vikings.
Placée sous le patronage de cette abbaye jusqu’à la Révolution, elle a toujours été un lieu de prière au rayonnement spirituel du diocèse.
D’origine romane, l’église a été entièrement reconstruite au XVIᵉ siècle, puis restaurée au XIXᵉ. L’édifice est inscrit au titre des Monuments historiques depuis le 26 décembre 1927.
Ses vitraux d’inspiration gothique, refaits au XXᵉ siècle, retracent la vie du Bienheureux Jacques-Désiré Laval, curé de Pinterville et missionnaire à l’île Maurice.
Le Bienheureux Jacques Désiré Laval
Né le 18 septembre 1803 à Croth, près de Saint-André-de-l’Eure, Jacques-Désiré Laval grandit dans une famille paysanne aisée. Très croyant dès son enfance, il semble destiné à la vie religieuse, mais choisit d’abord une autre voie : la médecine.
Il étudie à Paris, devient docteur en 1830 et exerce à Ivry-sur-Seine, où il se fait connaître pour sa générosité, soignant souvent gratuitement les plus pauvres.
En 1834, une chute de cheval bouleverse sa vie. Ébranlé, il sent l’appel de Dieu et décide de tout quitter pour devenir prêtre.
Il entre au séminaire de Saint-Sulpice en 1835, rejoint la Société du Cœur Immaculé de Marie fondée par le père Libermann, et est ordonné prêtre en décembre 1838. L’année suivante, il est nommé curé de Pinterville.
Proche des habitants, attentif aux souffrances humaines, il vit un ministère humble et fraternel, déjà tourné vers la mission.
En 1841, à la demande de la Congrégation du Saint-Esprit, le père Laval quitte la Normandie pour l’île Maurice, où les anciens esclaves, affranchis depuis 1835, vivent dans la pauvreté et le mépris.
Animé d’une foi ardente, il se met à leur service : il les soigne, les écoute, célèbre pour eux, apprend le créole et rédige un catéchisme dans leur langue.
Il œuvre sans relâche à leur éducation et à la réconciliation entre les communautés.
Son engagement dérange certains colons, qui le raillent, mais il devient pour beaucoup un signe d’espérance et d’unité.
Lors des épidémies de choléra et de variole, il reste auprès des malades, fidèle à son ministère jusqu’à l’épuisement. Il meurt le 9 septembre 1864 à Sainte-Croix, près de Port-Louis. Des milliers de Mauriciens accompagnent son corps jusqu’à sa dernière demeure, aujourd’hui haut lieu de pèlerinage.
Le 29 avril 1979, le pape Jean-Paul II le proclame Bienheureux à Rome.
Pèlerinage diocésain annuel en septembre
Chaque deuxième week-end de septembre, Pinterville accueille le pèlerinage diocésain en l’honneur du Bienheureux Jacques-Désiré Laval.
Des visiteurs de Normandie et de l’île Maurice se retrouvent pour partager un moment de prière et de joie autours du Bienheureux Jacques-Désiré Laval.