Abbaye du Bec-Hellouin
Située dans la vallée du Bec, l’abbaye Notre-Dame du Bec fait partie de la paroisse Saint Martin de la Risle.
Fondée au XIᵉ siècle, elle a profondément marqué la vie religieuse, intellectuelle et culturelle de la Normandie et bien au-delà. Aujourd’hui, une communauté bénédictine y vit.
Histoire
Les Grandes figures du Bec
Vers 1034, le chevalier Herluin, touché par un appel intérieur à la conversion, quitte la vie militaire pour se consacrer à Dieu. Il fonde un premier monastère sur le plateau de Bonneville-Aptot, avant d’établir la communauté dans la vallée du Bec, au bord du ruisseau du même nom. Ce lieu paisible devient rapidement un centre spirituel et intellectuel majeur de la Normandie.
L’arrivée de Lanfranc de Pavie, moine érudit et futur archevêque de Cantorbéry (Angleterre), transforme l’abbaye en une véritable « école du Bec », où affluent des étudiants et des moines venus de toute l’Europe. Il y est bientôt rejoint par saint Anselme d’Aoste, théologien et grand philosophe, qui succède à Lanfranc comme prieur puis abbé, avant de devenir lui aussi archevêque de Cantorbéry et docteur de l’Église.
L’influence du Bec dépasse alors les frontières : deux de ses abbés sont canonisés : saint Anselme et saint Théobald, abbé du Bec au XIIᵉ siècle, et plusieurs de ses disciples deviennent évêques ou conseillers des rois d’Angleterre et de Normandie.
La sainteté de son fondateur, le bienheureux Herluin, et la sagesse de ses successeurs ont profondément marqué la spiritualité bénédictine.
Périodes de crise
L’abbaye traverse les tumultes du temps : elle est endommagée lors de la guerre de Cent Ans, pillée par les Anglais en 1418, puis reconstruit en partie sous l’impulsion de l’abbé Geoffroy d’Épaignes au XVe siècle.
Au XVIIᵉ siècle, l’abbaye est confiée à la congrégation de Saint-Maur, qui engage de vastes travaux de rénovation (cloître, dortoir, hôtellerie, infirmerie).
Mais la Révolution française marque un arrêt brutal : en 1790, les derniers moines sont expulsés, les bâtiments sont saccagés, l’église vendue ou transformée, et l’ensemble perd sa fonction monastique.
Au XXᵉ siècle, l’abbaye renaît. Elle est classée au Monument historique en 1948, puis cette même année, des moines de la congrégation bénédictine de Mont-Olivet s’y installent pour restaurer progressivement la vie monastique.
À partir de 1949, l’état entreprend de larges travaux de rénovation sur la tour Saint-Nicolas, le cloître, et le logis abbatial.
Vie religieuse
La communauté des moines
La communauté monastique du Bec est issue de la Congrégation de Sainte Marie du Mont Olivet.
Les moines suivent la règle de saint Benoît, partagée entre prière, travail (céramique) et vie fraternelle. Leur journée est rythmée par les offices liturgiques, ouverts à tous ceux qui souhaitent y participer.
Les Sœurs du monastère Sainte Françoise Romaine
À proximité immédiate du village, les sœurs oblates, bénédictines du monastère Sainte-Françoise-Romaine partagent la même règle de vie. Leur communauté, discrète et fraternelle, conjugue prière, travail manuel (confection de bougies) et accueil spirituel.
Elles se rassemblent régulièrement avec les moines pour les grandes fêtes liturgiques.
Vie de l’abbaye aujourd’hui
Lieu d’accueil du diocèse d’Évreux, l’abbaye du Bec-Hellouin demeure un espace de prière et de paix. Les moines y proposent des retraites spirituelles ouvertes à tous, pour vivre un temps de silence et de ressourcement.
Une boutique religieuse permet de découvrir des produits monastiques et des objets de foi.
Tout au long de l’année, l’abbaye accueille également divers événements diocésains.