Sainte Julie-Louise de Jésus
Martyre
fêtée le 17 juillet
Rose Crétien de Neuville est née à Evreux, dans l’Eure le 30 décembre 1741, et baptisée le jour même.
Dès l’époque de sa première communion, le Seigneur fait entendre à Rose son appel à la vie religieuse. Vocation à laquelle elle résiste, de telle sorte qu’à dix-huit ans, elle épouse un cousin germain, le sieur Crétien de Neuville, dont elle devient veuve après cinq ans de mariage.
Elle s’enferme alors de longs mois dans son chagrin, ne voulant plus voir personne.
Dès l’époque de sa première communion, le Seigneur fait entendre à Rose son appel à la vie religieuse. Vocation à laquelle elle résiste, de telle sorte qu’à dix-huit ans, elle épouse un cousin germain, le sieur Crétien de Neuville, dont elle devient veuve après cinq ans de mariage. Elle s’enferme alors de longs mois dans son chagrin, ne voulant plus voir personne.
Cependant un parent, son oncle, l’abbé de Vaud, qui l’aime comme un père, parvient à entrer en contact avec elle et à lui faire reprendre goût à la vie. Elle parvient à triompher de cet « état de morosité » et elle finit par lui avouer que, lors de sa première communion, Dieu l’a appelé à la vie religieuse qu’elle y a opposé quelque résistance.
« Dieu, disait-elle confidentiellement à une amie, ne m’a privée si tôt de l’objet que je lui préférais, que pour me punir de mes résistances à la grâce qui depuis l’époque de ma première communion n’avait cessé de parler à mon cœur et de me presser de me faire religieuse, et ce fut pour mettre fin à la persécution intérieure qui ne me donnait ni trêve, ni relâche que je me décidais à accepter le parti qui me fut proposé et pour lequel je me sentais dès ma plus tendre enfance un penchant tout particulier. »
Pour faire la volonté de Dieu, elle rencontre alors à Saint Denis mère Thérèse de Saint-Augustin, Madame Louise de France, qui l’oriente vers le Carmel de Compiègne.
Lorsqu’elle est admise au Carmel, le 14 juin 1776, son ton et ses manières finissent par contraindre ses compagnes, prêtes à faire une neuvaine pour qu’elle s’en aille.
Son noviciat est difficile. Comme la vocation de ma sœur Julie était une vocation d’appel et non d’attrait, son air froid et sérieux déconcertait ses compagnes de noviciat à tel point qu’elles ne cessaient d’en témoigner leur peine et déplaisir à leur mère maîtresse, jusqu’à lui dire qu’elles ne pouvaient s’empêcher de prier Dieu pour qu’elle se dégoutât ou que la communauté la renvoyât.
« Prenez patience, mes enfants, leur disait cette bonne mère. Vous ne connaissez pas les desseins de Dieu sur cette âme. Pour moi je crois les connaître assez pour, sans être prophète, vous assurer qu’un jour vous bénirez le Seigneur de la réception de celle dont les manières vous déplaisent et que vous voudriez voir loin d’ici. » En effet, l’époque de la profession de notre chère sœur Julie fut pour elle une période d’un changement qui étonna ses supérieures elles-mêmes. Car à dater du jour qu’elle prononça ses vœux, elle substitua de cet air grave qui semblait même annoncer de la fierté. La gaieté et la sérénité qui parurent sur son front y demeurèrent empreintes jusques à son dernier moment. »
Ainsi sa profession, le 14 septembre 1776, fut une grâce de profonde transformation. « On la voyait s’adonner avec zèle au saint exercice de l’oraison dont les fruits qu’elle en tirait se manifestaient par la pratique la plus soutenue des vertus opposées aux penchants d’une nature à qui elle s’était accoutumée à ne rien refuser. »
Après leur départ du couvent, sa mère et sa sœur s’évertuent à la faire venir sur leurs terres. « Mais quoiqu’elle ne dissimulât point les dangers qui nous menaçaient et qu’elle nous avouât plus tard les craintes, l’horreur qu’elle avait du supplice de la guillotine, dont l’idée seule lui causait un frémissement universel, elle refusa constamment de se rendre aux vœux de ses parents.
« Nous sommes, disait-elle, les victimes du siècle et nous devons nous immoler pour sa réconciliation avec Dieu. Une éternité de bonheur nous attend ! Hâtons-nous donc, courons vers ce terme et souffrons volontiers pendant les courts moments de cette vie. Aujourd’hui la tempête gronde ; mais demain nous serons dans le port. »
Elle est alors tout entière dans cette ardeur que nous retrouvons dans le cantique, vraisemblablement composé par elle à la Conciergerie la veille de sa mort sur l’air de la Marseillaise !
Elle meurt à 52 ans.