Retour sur l'Ordination presbytérale de Jordan PERETEL

Par l'imposition des mains, Mgr Nourrichard, Évêque d'Évreux a ordonné prêtre Jordan PERETEL
Dimanche 30 juin à 15h30 en la cathédrale d'Évreux.

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Interview de Jordan PERETEL PAR RCF

Trois questions à Jordan par Catherine Manné de RCF Haute-Normandie

L'ordination presbytérale

Par l’ordination, le nouveau prêtre entre aussi dans le « presbyterium » qui est la communauté des prêtres d’un diocèse unis autour de leur évêque.

Les prêtres sont ordonnés par l´évêque de leur diocèse.
Ils sont co-responsables de l´Eglise locale : le prêtre est défini comme coopérateur, collaborateur de l´évêque. Il est « envoyé » (un don fait) à une communauté, il n´en est pas le délégué.
Ses missions peuvent s´exercer dans des cadres très divers. Mais, quelque soit la charge que le prêtre a reçu (une ou plusieurs paroisses, une aumônerie; …), sa présence consiste toujours à éveiller chacun au Christ, à sa parole libératrice.

COMMENT REÇOIT-ON LE SACREMENT DE L’ORDRE ?

On reçoit le sacrement de l’Ordre par l’imposition des mains de l’Évêque, suivie d’une prière consécratoire qui appelle l’Esprit Saint sur celui qui est ordonné. C’est l’Église qui appelle à recevoir l’ordination. Dans l’Église latine, seuls des hommes appelés et résolus à s’engager dans le célibat pour l’amour de Dieu et le service des hommes peuvent être ordonnés pour devenir prêtre ou évêque.

Des vidéos pour aller plus loin

 Vidéos du www.lejourduseigneur.com  

Homélie de Mgr Nourrichard

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Jordan,

Le jour de ton ordination presbytérale, que tu souhaites et attends depuis plusieurs années, est arrivé. Tu en es heureux ! Ta famille, tes amis : chrétiens ou pas, notre Église diocésaine, tous, nous t’entourons de notre amitié.

Les chrétiens te portent dans la prière. Ils confient ta vie de prêtre à Marie : notre Mère, la Mère de l’Église. Qu’elle t’accompagne dans ton service pour que tu trouves ton bonheur, comme elle-même l’a trouvé, en répondant à l’appel de Dieu pour être au service de son Fils : Jésus.

Nous sommes avec toi dans une joie profonde. Ce n’est pas la joie suscitée par l’émotivité comme on le constate dans la société à la suite d’un fait divers. Notre joie prend sa source en Dieu Lui-même. C’est la joie de l’Évangile. En Jésus, nous savons à quel point son Père nous aime. Il désire le bonheur et la réussite de chacun.

Affirmer que par amour, Dieu nous crée pour être heureux ne va pas de soi ! Tant d’hommes et de femmes, pour diverses raisons, subissent des conditions de vie inadmissibles. Cela constitue un redoutable obstacle à la foi. Nous sommes confrontés à ce défi pour témoigner que Dieu n’est pas responsable de ce qui va mal dans le monde. Dieu nous confie la gestion de la planète pour qu’elle soit au bénéfice de tous. Il sollicite notre liberté pour combattre ce qui empêche tout être humain de prendre sa place sur cette terre et d’y être heureux.

Ce défi est redoutable. Heureusement, nous ne sommes pas seuls pour le relever. Dieu le Père nous envoie son Fils pour transformer ce monde et le rendre conforme à son projet initial. L’Incarnation en Jésus du Fils de Dieu vrai homme et vrai Dieu est un trésor de notre foi.

En Jésus, nous découvrons une autre manière « d’être » en ce monde. Il nous ouvre un chemin nouveau pour mener notre existence : « vivre en aimant comme Lui », avec les exigences que cela entraine. C’est le commandement qu’Il donne à ses disciples : « aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donne sa vie pour ceux qu’on aime ». Nous demeurons libres de mettre en œuvre ce commandement. A nous d’en trouver les modalités, de nous en donner les moyens !

Jordan, c’est ce que tu fais cet après-midi en remettant ta vie entre les mains de Dieu. A la question de Jésus : « Qui suis-je pour vous » ? Tu réponds comme Pierre : « Tu es  le Christ, le Fils du Dieu vivant ». Tu apportes cette réponse parce que tu as ouvert ton être à Dieu : ton esprit et ton cœur. Tu as découvert à quel point Il t’aime ; à quel point son amour est réel. Son amour est suffisamment fort pour que tu construises ta vie sur Lui. Cet amour se concrétise en une personne qui s’est révélée à toi : Jésus de Nazareth, le Fils de Dieu. Ton attachement à Lui a grandi au cours de ton cheminement. Cet après-midi, tu concrétises ton attachement en déclarant : « Me voici ». Me voici pour être prêtre au service de l’Église dans le diocèse d’Evreux.

Pour te préparer à recevoir cette mission, tu as reçu une solide formation. Je remercie les personnes qui ont contribué à ta formation, en particulier l’équipe du séminaire St Sulpice ainsi que les paroisses qui t’on accueilli en insertion pastorale.

On devient prêtre avec la grâce de Dieu, avec les nombreux témoins que le Père met sur notre chemin pour répondre à ton appel.

La joie n’occulte pas les difficultés que rencontre l’Église. Tu sais qu’elle traverse des difficultés. Ce n’est ni la première fois de son histoire ni la dernière que la barque de Pierre affronte des tempêtes. Il en a été ainsi dès le début de l’Église. Les deux apôtres : Pierre et Paul ont vécu cette expérience.

Pierre subit l’acharnement cruel d’Hérode Agrippa contre l’Église naissante. Grâce à la prière de l’Église, il sort miraculeusement de prison.

Paul confie à Timothée qu’il sent son départ approcher : « j’ai mené le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi. Tous m’ont abandonné. Lui, le Seigneur m’a assisté. Il m’a rempli de force ».

Depuis le jour où ces hommes ont servi le Christ, l’Esprit Saint les a accompagnés sans faille. Ils ont reçu la grâce nécessaire pour poursuivre fidèlement la mission reçue. Sois sans crainte, Jordan, il en est de même pour nous. Cette grâce nous l’accueillons dans notre propre vie spirituelle. Notre intimité avec le Christ : dans la prière, dans la méditation de la Parole de Dieu ainsi que dans la célébration de l’Eucharistie, nous procure la nourriture dont nous avons besoin.

Demeurons d’abord unis au Christ avant de nous noyer dans un tas d’activités à faire, même si c’est au nom du Seigneur ! Réjouissons-nous de nos temps forts spirituels.

Jésus est demeuré au service des hommes parce qu’Il se donnait des moments de communion profonde avec son Père. Demeurons unis au Christ, pour demeurer unis les uns aux autres. Pierre et Paul témoignent que nos diversités contribuent à la beauté de notre Eglise.

Cette beauté de l’Église, nous sommes timides pour l’exprimer et en rendre grâce. Nous vivons actuellement une période de purification qui nous permettra de « vivre en Vérité », d’être le sel de la terre, la lumière du Christ dont le monde a besoin.

Evoquer la beauté de l’Église, c’est prendre conscience que le Christ est toujours là, avec nous dans la barque. J’en évoque quelques exemples vécus récemment dans notre diocèse.

Joie de la fidélité de femmes et d’hommes en réponse à la fidélité de Dieu avec la célébration des jubilés : 60 ans pour des religieuses, 50 ans pour un prêtre ;
Il existe une collaboration silencieuse des uns et des autres dans le domaine de la solidarité en faveur des personnes vulnérables ou dans l’accueil des personnes réfugiées ;
Le Service de la vie spirituelle, les groupes qui se réunissent autour de la Parole de Dieu permettent aux baptisés de redonner du dynamisme à leur vie baptismale ;
Avec les prêtres, nous avons bénéficié d’une excellente retraite à l’abbaye de la Trappe. Nous avons vécu un temps fort de prière, de réflexion et de partage dans une belle fraternité ;
Nous continuons à mettre sur pieds les Fraternités missionnaires. Les prêtres et les laïcs qui y participent disent volontiers le souffle missionnaire qu’ils y reçoivent.

De tout cela, osons rendre grâce pour susciter l’espérance de ceux qui en manquent.

Jordan, sois le bienvenu. Avec toi, avec les consacrés, avec les diacres, les prêtres ainsi que les laïcs qui s’impliquent dans notre Église, nous poursuivons dans la confiance et la joie, la mission du Christ ressuscité.

Amen.

+ Christian NOURRICHARD
Évêque d’Évreux - 30 juin 2019

 

Témoignage de Jordan lors de son ordination diaconale

Comme beaucoup, mon cheminement avec le Christ commencé grâce à la rencontre d'un prêtre. J'étais alors encore à l'école et il m'a proposé de servir la messe puis de commencer le catéchisme. J'ai alors eu la joie de grandir avec Jésus, d'approfondir ma relation avec lui, accompagné par l’Église, porté par la communauté paroissiale de Verneuil sur Avre. C'est notamment par le service de l'Autel que j'ai grandi dans la foi et dans l'amour de la prière.

Ma vocation est née à Lourdes

Ma vocation est née à lourdes lors d'un pèlerinage des servants d'autel alors que je priais devant le Saint-Sacrement, j'avais 17 ans. Je crois que c'est à ce moment que j'ai ressenti pour la première fois l'appel du Seigneur à Lui donner toute ma vie. A 25 ans, après quelques années d'études, j'ai rencontré notre évêque et lui ai confié ce désir. Il m'a alors envoyé en année de fondation spirituelle à la Maison Madeleine Delbrel à Neuilly-sur-Seine où j'ai pu discerner, avec l’Église, cet appel. Aujourd'hui, je viens d'achever ma cinquième année au Séminaire Saint-Sulpice et la paix que j'ai ressentie au moment où j'ai décidé de m'abandonner dans les mains du Seigneur ne m'a jamais quitté.

Notre évêque m'a appelé à l'ordination diaconale et j'ai été ordonné le 16 septembre à Bernay. C'est une grande joie !
À travers mes différentes insertions pastorales, j'ai appris à connaître et à aimer l'Église d'Évreux. Ce peuple m'a accompagné depuis mon enfance, il a prié pour moi, pour ma vocation, À travers mes différents services dans les paroisses de Saint Nicaise du Vexin normand et aujourd'hui de Notre Dame de charentonne à Bernay, j'ai pu contempler l'Esprit Saint à l’œuvre dans le cœur des fidèles.
À la catéchèse, la préparation à la confirmation ou l'accompagnement d’aumônerie, j'ai pu constater chez les jeunes une grande soif de Dieu, un désir profond de vivre cette intimité à laquelle le Christ nous invite au travers la prière et les sacrements, notamment l'eucharistie " source et sommet de notre foi ".
Les jeunes ont envie d'être enseignés pour pouvoir vivre et témoigner de cette joie qui les habite. J'espère pouvoir répondre à cette attente grâce à l'enseignement que j'ai reçu et à ma vie spirituelle, Mais également par l'accompagnement patient de prêtres et de laïcs qui m'ont aidé à voir et entendre les attentes des jeunes et à rendre grâce pour leur témoignage et leur joie.

Je continue mon cheminement dans la confiance dans le Seigneur et dans son Église. L'une de mes plus grandes joies est de voir le soutien de nos communautés, leur désir d'avoir des prêtres et leur prière pour nous. Je crois fermement que notre diocèse ne manquera jamais de prêtres tant que nous prierons pour que le Seigneur nous en donne :

" Priez le Maître de la moisson pour qu'il envoie des ouvriers à sa moisson "
Lc 10 ,2

Jordan PERETEL