Accompagner les familles durant le " déconfinement "
Cette période de confinement a démontré avant tout les inégalités sociales. Certaines familles, en situation de télétravail avec les enfants à la maison, mais le matériel informatique suffisant pour l’éducation à distance, en maison avec accès au jardin, mais aussi des familles avec des parents au chômage, sans accès aux technologies informatiques et dans l’incapacité de l’aide aux devoirs.
Car l’Eure est un département résidentiel avec 86,5% de résidences principales. 29,1 % des actifs occupés Eurois travaillent hors département. 15 % des locataires sont locataires du parc social dans l'Eure. Certaines zones dans les villes cumulent les fragilités économiques comme le taux de chômage, la croissance démographique. La part des familles logées en HLM, celle de la monoparentalité et celle des 45-54 ans non diplômés atteignent ici un maximum. Une femme sur trois en situation de monoparentalité vit sous le seuil de pauvreté et 13 % d’entre elles vivent dans ces quartiers urbains où se concentrent des difficultés sociales, contre 7 % pour les hommes seuls avec enfants et un peu moins de 6 % pour l’ensemble des ménages
Parmi les situations de risque, plus de 50 % sont liées à des problèmes d’éducation. Cette période a vue l’augmentation des violences, aux femmes ou aux enfants. Des campagnes de sensibilisation ont été menées dans les médias mais aussi dans des lieux où les personnes pouvaient être atteintes et en confiance, comme les pharmacies. Toutes informations préoccupantes confondues, 50 % évoque une problématique de carences éducatives, 18 % des violences intrafamiliales auxquelles s'ajoutent plus de 8 % de difficultés majeures liées à un contexte de séparation, de divorce ou de conflit familial.
Le débat de ce déconfinement était « faut-il prendre le risque d’envoyer nos enfants à l’école ? » pose plus la question de l’inégalité face à l’éducation en fonction de la possibilité du ou des parents d’aider leurs enfants. Plus largement la question va se poser encore plus avec les vacances scolaires, et la possibilité pour les enfants les moins favorisés de pouvoir partir en vacances. Une autre question se pose aussi, d’ordre sociétal. Est-il normal que les parents vivent leur vie professionnelle et sociale à fond, en délégant l’éducation et une partie du développement social de leur enfant aux grands parents, à la nourrice, assistante maternelle, école, garderie… Il est peut-être nécessaire de repenser les dispositifs de congé parental d’éducation, la responsabilité parentale avant tout.
Si le confinement a en partie masqué la grande disparité des situations dans l’Eure, les chrétiens sont invités à poursuivre leurs actions de solidarité :
- Par du soutien scolaire
- La remise en route des associations d’écoute et d’entraide
- L’attention aux autres en général, à son voisin en particulier