Les laïcs
Les laïcs sont les plus nombreux parmi les membres de la Communauté chrétienne. Ils y ont leur place de par leur baptême.
Chacun, chacune est appelé à y vivre sa vie de foi avec tous, dans les conditions particulières qui sont les siennes. Mariés ou célibataires, enfants, parents, dans la famille qui est la leur, s’ils en ont une. Au travail, ou sans travail, dans leurs engagements civiques, en bonne santé ou dans la maladie ou le handicap, dans l’épreuve ou quand tout va bien …
Plutôt qu’une description générale, St Paul situe chaque membre de l’Église de Rome à qui il écrit, en exprimant des relations personnelles d’une grande richesse. Ce passage de la fin de sa lettre est à lire lentement, comme on regarde une photo pour y reconnaitre les visages…
Je vous recommande Phébée notre sœur, ministre de l’Église qui est à Cencrées ; accueillez-la dans le Seigneur comme il convient à des fidèles ; aidez-la en toute affaire où elle aurait besoin de vous, car elle a prêté assistance à beaucoup de gens, de même qu’à moi.
Saluez de ma part Prisca et Aquilas, mes compagnons de travail en Jésus Christ, eux qui ont risqué leur tête pour me sauver la vie ; je ne suis d’ailleurs pas seul à leur être reconnaissant, toutes les Églises des nations le sont aussi.
Saluez l’Église qui se rassemble dans leur maison. Saluez mon cher Épénète, qui fut le premier à croire au Christ dans la province d’Asie.
Saluez Marie, qui s’est donné beaucoup de peine pour vous.
Saluez Andronicos et Junias qui sont de ma parenté. Ils furent mes compagnons de captivité. Ce sont des apôtres bien connus ; ils ont même appartenu au Christ avant moi.
Saluez Ampliatus, qui m’est cher dans le Seigneur.
Saluez Urbain, notre compagnon de travail dans le Christ, et mon cher Stakys.
Saluez Apellès, qui a fait ses preuves dans le Christ. Saluez les gens de chez Aristobule.
Saluez Hérodion qui est de ma parenté. Saluez les gens de chez Narcisse, ceux qui croient au Seigneur.
Saluez Tryphène et Tryphose, elles qui se donnent de la peine dans le Seigneur.
Saluez la chère Persis, qui s’est donné beaucoup de peine dans le Seigneur.
Saluez Rufus, choisi par le Seigneur, et sa mère qui est aussi la mienne.
Saluez Asyncrite, Phlégon, Hermès, Patrobas, Hermas, et les frères qui sont avec eux.
Saluez Philologue et Julie, Nérée et sa sœur, et Olympas, et tous les fidèles qui sont avec eux.
Saluez-vous les uns les autres par un baiser de paix. Toutes les Églises du Christ vous saluent. Que la grâce de notre Seigneur Jésus soit avec vous.
Timothée, mon compagnon de travail, vous salue, ainsi que Lucius, Jason et Sosipatros, qui sont de ma parenté.
Moi aussi, Tertius, à qui cette lettre a été dictée, je vous salue dans le Seigneur.
Gaïus vous salue, lui qui me donne l’hospitalité, à moi et à toute l’Église. Éraste, le trésorier de la ville, et notre frère Quartus vous saluent.
Lettre de St Paul aux Romains, chapitre 16, versets 1-16, 21-23.
Au Concile Vatican II, l’Église a réfléchi à la place et à la mission des laïcs en son sein et pour le monde d’aujourd’hui.
Des textes du Concile, mais aussi des papes et des évêques, appellent les laïcs à prendre leur responsabilité de baptisés en mains, en union avec leurs pasteurs, sous la conduite de l’Esprit Saint.
Il y a dans l’Église diversité de ministères, mais unité de mission. Le Christ a confié aux apôtres et à leurs successeurs la charge d’enseigner, de sanctifier et de gouverner en son nom et par son pouvoir. Mais les laïcs rendus participants de la charge sacerdotale, prophétique et royale du Christ assument, dans l’Église et dans le monde, leur part dans ce qui est la mission du Peuple de Dieu tout entier. Ils exercent concrètement leur apostolat en se dépensant à l’évangélisation et à la sanctification des hommes ; il en est de même quand ils s’efforcent de pénétrer l’ordre temporel d’esprit évangélique et travaillent à son progrès de telle manière que, en ce domaine, leur action rende clairement témoignage au Christ et serve au salut des hommes. Le propre de l’état des laïcs étant de mener leur vie au milieu du monde et des affaires profanes ; ils sont appelés par Dieu à exercer leur apostolat dans le monde à la manière d’un ferment, grâce à la vigueur de leur esprit chrétien.
Concile Vatican II. Décret sur l’Apostolat des laïcs, N°2.
En vertu du Baptême reçu, chaque membre du Peuple de Dieu est devenu disciple missionnaire (cf. Mt 28, 19). Chaque baptisé, quelle que soit sa fonction dans l’Église et le niveau d’instruction de sa foi, est un sujet actif de l’évangélisation, et il serait inadéquat de penser à un schéma d’évangélisation utilisé pour des acteurs qualifiés, où le reste du peuple fidèle serait seulement destiné à bénéficier de leurs actions. La nouvelle évangélisation doit impliquer que chaque baptisé soit protagoniste d’une façon nouvelle. Cette conviction se transforme en un appel adressé à chaque chrétien, pour que personne ne renonce à son engagement pour l’évangélisation, car s’il a vraiment fait l’expérience de l’amour de Dieu qui le sauve, il n’a pas besoin de beaucoup de temps de préparation pour aller l’annoncer, il ne peut pas attendre d’avoir reçu beaucoup de leçons ou de longues instructions. Tout chrétien est missionnaire dans la mesure où il a rencontré l’amour de Dieu en Jésus Christ ; nous ne disons plus que nous sommes « disciples » et « missionnaires », mais toujours que nous sommes « disciples-missionnaires ». Si nous n’en sommes pas convaincus, regardons les premiers disciples, qui immédiatement, après avoir reconnu le regard de Jésus, allèrent proclamer pleins de joie : « Nous avons trouvé le Messie » (Jn 1, 41). La samaritaine, à peine eut-elle fini son dialogue avec Jésus, devint missionnaire, et beaucoup de samaritains crurent en Jésus « à cause de la parole de la femme » (Jn 4, 39). Saint Paul aussi, à partir de sa rencontre avec Jésus Christ, « aussitôt se mit à prêcher Jésus » (Ac 9, 20). Et nous, qu’attendons-nous ?
Pape François. Exhortation apostolique « la joie de l’Évangile » N°120