Édito deJuin 2020
entier consacrent leurs efforts à relever ce défi inattendu.
Seigneur en tes mains, je remets mon esprit
En tes mains, Je remets ma vie.
Depuis plusieurs mois, un terrible virus frappe la population de notre globe. Des conséquences sanitaires et économiques sont dramatiques. 24h/24h, les savants du monde entier consacrent leurs efforts à relever ce défi inattendu. La réponse générale la plus efficace jusqu’alors a été de décréter un strict confinement. Un confinement obligatoire a été imposé à l’ensemble de la société, y compris aux associations cultuelles. Cette décision, prise unilatéralement, suscite des réactions diversement appréciées voire de plus en plus contestées. Si cette situation était nécessaire dans un premier temps, elle ne peut s’éterniser. Nous recevons des pressions pour que l’Église s’organise en vue de mettre en place une contestation ferme et active contre les décisions prises par le gouvernement.
Après le temps de la prière et de la réflexion, une autre ligne de conduite a été retenue. Emprunter le chemin du dialogue pour faire entendre au pouvoir des arguments vrais n’est pas démontrer de la faiblesse. C’est faire preuve de sagesse dans une situation que tout homme respectable reconnaît comme particulièrement difficile !
Pardonnez-moi d’aller droit au but. Ce n’est pas à l’État d’organiser le culte dans nos églises et à plus forte raison d’y entrer avec des personnes armées !... L’État a le devoir de permettre l’exercice de la liberté de tout citoyen mais également de respecter la liberté des cultes ainsi que la liberté de conscience.
Quant à elle, l’Église reçoit la mission de témoigner de sa foi en Dieu. Sa foi s’exprime dans le culte ainsi que dans son engagement auprès des plus vulnérables. Ce respect se traduit dans le respect de la vie ainsi que par une collaboration avec les responsables politiques. Nous entendons, au fond de notre cœur, Dieu dire à Caïn « Qu’as-tu fait de ton frère Abel ? ».
Plus que jamais, je vous recommande, avec gravité, de prier l’Esprit Saint, l’Esprit de Pentecôte, l’Esprit de notre magnifique naissance. Que l’Esprit Saint éclaire la raison des responsables politiques pour qu’ils considèrent la justesse de nos arguments. En Église, nous sommes responsables et capables d’organiser nos célébrations en tenant compte des dispositions sanitaires indispensables.
D’autre part, ce drame fait réapparaître dans la société le caractère inévitable de la mort dans chaque existence. Demandons à l'Esprit Saint d’enraciner le sens de notre existence, non dans la peur mais à la lumière de notre foi en la Résurrection.
Remettre son esprit et sa vie entre les mains du Seigneur n’est pas renoncer à ses responsabilités humaines. À l’exemple de Marie, c’est se laisser envahir par l’Esprit de Dieu pour trouver son bonheur et permettre celui des autres.
Poursuivons ensemble notre route en prenant soin les uns des autres comme le Seigneur prend soin de chacun de nous.
Christian Nourrichard
Évêque d'Évreux