Rentrée pastorale - Septembre 2020
Dieu aime sa Création. Pour sauver les hommes de la mort et du péché, le Père envoie son Fils Jésus. Il partage notre condition humaine. Il devient vraiment l’un de nous en toute chose, excepté le péché.
L’Église, dans sa prière quotidienne, à travers les différents offices religieux qui structurent le déroulement de nos journées, chante ou proclame : « Dieu viens à mon aide, Seigneur à notre secours ».
Tout au long de l’histoire, quelles que soient les cultures ou les époques, la condition humaine demeure identique. Seules sont modifiées nos existences. Les connaissances scientifiques, les moyens techniques et industriels que possèdent les hommes leur permettent d’améliorer ou pas les conditions de vie de leurs semblables.
Celui qui s’est fait le Serviteur de tous entraîne son Eglise à prendre soin des hommes qui lui sont confiés.
Regardons notre humanité en vérité avec Jésus : il dénonce le mal et le péché, il soigne avec compassion l’homme blessé, il le relève, il lui ouvre un avenir porteur d’espérance.
« Moi, Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par Moi » (Jn 14,6).
Si nous prenons le temps de l’écouter, Jésus dit au fond du cœur de chacun : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » (Mc 10,51). Au XXIème siècle, comment témoigner de l’espérance que Jésus communique aux hommes ?
Avec l’année 2020, nous sommes entrés dans une nouvelle époque de l’histoire. Notre existence est impactée par différents phénomènes. Ceux-ci nous conduisent à reconsidérer la façon dont nous vivons. Arrêtons-nous aux phénomènes les plus marquants.
Partout, à travers le monde, la violence se déchaîne. Les conflits, les guerres, le terrorisme, les attentats subsistent ! Y compris sur notre territoire. La vie a perdu son caractère sacré. On le déplore également avec les réformes sociétales et les dérives imposées en bioéthique.
Le dérèglement climatique annoncé de longue date se confirme. Il produit des dommages considérables sur la nature ainsi que la santé des hommes.
L’écologie intégrale que souhaite le Pape François n’est pas une option ! Avec la pandémie, la COVID-19 rappelle aux hommes que leurs connaissances scientifiques, leurs prouesses techniques si belles soient-elles restent limitées. Il est urgent de retrouver de l’humilité et de nous engager dans la solidarité. Nous voyons se préciser une crise économique sans précédent. Elle s’abat sur le monde entier. Une fois encore, ce sont les plus pauvres, les plus vulnérables qui sont les premiers touchés.
Bon nombre de nos concitoyens ressentent de la déception, voire expriment de la révolte dans ce contexte. Ils sont devant une quantité d’incertitudes pour leur avenir. La crise des « gilets jaunes » a révélé le manque de reconnaissance ainsi que l’abandon de bon nombre d’entre eux par les responsables de la société.
Puisque demain la vie ne sera plus comme avant, comment sera-t-elle ? Nous sommes devant une question existentielle redoutable. Sans perspective favorable, le désespoir apparaît. Le Christ donne pleinement sens à notre vie. Nous sommes invités à « rendre compte de l’espérance qui est en nous » (1P 3, 15).
Notre Eglise aujourd’hui, accuse une perte de crédit. Dans beaucoup d’endroits, les enfants catéchisés sont moins nombreux, les demandes sacramentelles sont en baisse. Les actes de pédocriminalité commis par des ministres ordonnés ont accentué une perte de confiance ainsi qu’un grand malaise chez les baptisés, et bien au-delà. Etre disciple missionnaire aujourd’hui suppose courage et persévérance. Baptisés, nous sommes appelés à vivre en vérité notre foi dans notre relation à Dieu ainsi qu’à nos frères quels qu’ils soient.
Le Pape François nous encourage à la créativité. Avec son accord, nous avons reçu cet été de la Congrégation pour le Clergé une instruction intitulée : « La conversion pastorale ». Cette conversion pastorale concerne la communauté paroissiale qui est au service de la mission évangélisatrice de l’Eglise. Elle entre dans le cadre de la réflexion que nous menons sur l’aménagement paroissial ainsi que sur les fraternités missionnaires qui prennent naissance.
Comment allons-nous, avec le Christ, être concrètement une Eglise qui prend soin ?
Jésus, tel le Samaritain de la parabole, ne cesse de prendre soin de l’humanité et de chacun de nous en particulier. Avec lui, prenons soin de nous-même pour être en capacité de prendre soin des autres dans nos relations quotidiennes, dans nos familles, dans nos communautés, et prenons soin de celles et ceux vers qui nous sommes envoyés. Le Seigneur nous veut debout, joyeux et en marche.
Plus particulièrement, en cette année pastorale, recevons les trois orientations suivantes :
Persévérons dans l’accompagnement des jeunes pour leur permettre de se structurer dans leur vie humaine et chrétienne, d’en être les acteurs et de s’épanouir dans leur foi au service de leurs frères.
Dans le contexte actuel, le Conseil diocésain de pastorale au terme d’un travail de plusieurs mois a rédigé un livret sur les abus sexuels. Ce livret se veut être un outil de sensibilisation à destination de tous et une base pour la formation de tous les acteurs engagés auprès des jeunes.
Donnons toujours plus la place aux pauvres et aux exclus, « ils sont les destinataires privilégiés de l’Evangile » (Benoît XVI, Discours aux évêques du Brésil, 11 mai 2007). Cette année, nous inaugurerons « l’Espace Charles de Foucault », à La Madeleine (Evreux). Cet espace sera un lieu d’accueil et de convivialité pour toutes les personnes en relation avec les différents Services diocésains, Mouvements et Associations de fidèles engagés dans le domaine de la solidarité. Il constituera un lieu ressource pour les paroisses et Mouvements.
Accentuons nos efforts pour la promotion du développement humain intégral en cette année du 5ème anniversaire de l’encyclique Laudato Si du Pape François. Accueillons favorablement les propositions qui nous seront faites par le délégué diocésain à l’écologie intégrale.
Frères et Sœurs baptisés, avec le Christ, nous poserons au milieu de nos frères des actes d’Espérance. Il nous entraine à vivre en demeurant fraternels et heureux les uns avec les autres.
Évreux, le 1er septembre 2020
En la fête de tous les Saints et les Saintes du diocèse
+ Christian NOURRICHARD
Évêque d’Évreux